En tant qu’architecte sortie d’une école de courant moderne (ISACF La Cambre en 2009), mon parcours professionnel m’a poussé à reproduire ce que j’avais appris durant cinq ans. Travaillant dans un secteur de la construction cadenassé par les lobbys des matériaux (béton, isolation pétrochimique, etc.), il est simple de se laisser guider et de suivre les pratiques en place, dites modernes.
Ce n’est qu’à force de pratique qu’une aberration petit à petit apparaît. Pourquoi travailler avec des matériaux polluants l’air (à leur fabrication et après leur mise en place)?
C’est certain, ces matériaux sont rapides à mettre en œuvre et nécessitent moins de main d’œuvre. Ceci dit, ils sont plus chers que bien des matériaux naturels et quand il apparaît
que leur fabrication et leur présence au sein d’un logement polluent l’air, la question de leur remplacement se pose. L'intérieur d'un logement "moderne" est plus pollué que l'extérieur citadin.
Seize ans plus tard, il est temps pour moi, et de mon devoir d’architecte, d’explorer d’autres modes de construction.
Face à l’hérésie de la construction et au nombre de logements vacants, je me concentre désormais sur la rénovation-extension.
Sortir du tout béton*
Le béton armé comme moyen rapide et économique de construction apparaît aujourd’hui comme incohérent. Il ne faut pas le confondre avec le béton ancien, comme à Rome, qui est très pérenne et non armé (sans ferraille). Le béton "moderne" est un matériau défaillant, qui a une durée de vie de 80 ans (effondrement du pont de Gênes) et est énergivore, à base de ressources problématiques:
- le ciment artificiel = du calcaire à haute température 1400° (au lieu de 900° pour la chaux)
- le sable extrait des côtes et fonds marins
Mes choix
Dans le cadre normand, les vieilles maisons en pierre ont un cachet non négligeable qui par mesure d’isolation sont souvent bardées de plastique ou enduite de ciment.
Revisiter le beau passe par un réapprentissage des techniques anciennes et un changement de regard sur les matériaux et textures. Pourquoi mettre du blanc lisse partout?
Le choix de matériaux naturels et sains, de réutilisation et de récupération est souvent plus judicieux.
Des espaces modulables, à taille humaine, peuvent être créés en fonction de l’été et de l’hiver (orientation, ouvertures, etc.) et des besoins.
L'énergie solaire pour l'électricité mais aussi parfois pour l'eau chaude sanitaire.
Le low-tech peut permettre de revoir la notion de confort qui nous semble normale actuellement.
Le slowheat influence le choix des techniques de chauffage mais aussi des couleurs en fonction de la pièce et de l’usage.
Des peintures naturelles pour éviter de laver ses outils avec un distillat de pétrole, le naphta lourd, appelé aussi White Spirit (est-ce moi ou le nom est particulier?...).
Mais avant tout, je suis là pour vous écouter et ne rien imposer, celui qui habitera la maison sera vous.
Si vous aussi, vous avez l'envie d'explorer d'autres moyens d'habiter, n'hésitez pas à me contacter et je serai ravie de collaborer avec vous (que vous soyez de la région ou non).
Pour tout visuel de mes réalisations, merci de prendre contact avec moi.
Sophie
sophie.courouble@proton.me
*Pour en savoir plus sur les travers du béton, voici quelques lectures conseillées:
- Le roman graphique Béton : Enquête en sables mouvants de Alia Bengana,Antoine Maréchal et Claude Baechtold
- Désarmer le béton, Ré-habiter la terre de Léa HOBSON
- Béton, Arme de construction massive du capitalisme de Anselm Jappe
- Le livre sur l’entretien et la réparation des infrastructures routières Accumuler du béton, tracer des routes de Nelo Magalhães
D'autres se penchent sur des alternatives au béton avec du pisé ou un béton sans ciment:
https://www.kibeco.ch/de/produkte/kibeco-cleancrete
Martin Rauch : https://faisons-le-mur.com/martin-rauch-le-pise/